Notre fils a 14 ans et effectue son année de 3ème sous le régime de l’IEF (Instruction en Famille). L’an dernier, il a rencontré beaucoup de difficultés au collège : le port du masque a été très difficile à supporter. Par exemple, cela lui a provoqué des vomissements, suivi des moqueries de plus en plus insistantes de ses camarades. De fil en aiguille, il a commencé à rencontrer des difficultés à s’exprimer : des bégaiements sont apparus, puis le simple fait de dire une phrase complète d’une seule traite est devenu compliqué à cause des soucis de respiration occasionnés par le port du masque.
C’est notre enfant qui, de lui-même, nous a demandé à plusieurs reprises de le sortir du collège où il était en souffrance. Nous, parents, avons décidé de l’écouter car la demande venait de lui. Nous estimons que cela doit correspondre au choix de l’enfant. Après mûre réflexion, nous voilà donc partis dans l’aventure de l’IEF ! Parce que c’est vraiment ce qu’on peut appeler une aventure !
Au début, c’était compliqué : il a fallu s’organiser, tout mettre en place, ne pas s’éparpiller, dépasser la peur du regard des autres, et par-dessous tout subir les commentaires des proches dans l’incompréhension totale. « L’école forge le caractère, sinon on n’est pas dans la vraie vie » nous disait-on ! En sortant notre enfant de l’école, nous l’exposerions à « la désocialisation », nous le sortirions « de la normalité » et aussi, peut-être ne serions-nous pas capable de faire face aux responsabilités imposées par l’instruction en famille ! Nous nous sommes retrouvés face à cette pluie de reproches sans que personne n’ait envisagé que nous avions fait ce choix pour le mieux-être de notre fils, et, de plus, à sa propre demande. Notre fils ne s’est jamais vraiment senti à sa place dans aucune classe et dans aucune école. Nous avons choisi de respecter cela et de prendre nos responsabilités de parents.
Plusieurs semaines après la rentrée, les choses sont maintenant bien en place. Nous avons instauré un emploi du temps et tout s’installe tranquillement. Par exemple, nous faisons cours de 8h30 à 10h, suivi d’un moment de détente, puis nous reprenons de 10h15 à 11h45. L’après-midi, l’instruction reprend à 13h jusqu’à 15h30 avec une petite pause au milieu. S’ensuit un peu de vélo, une balade, puis il voit des copains ! Il continue à avoir une vie active et sociale. Si besoin, nous changeons les horaires ou les matières ou bien nous organisons une demi-journée de libre.
Le bilan que l’on peut en faire pour le moment, le plus évident à nos yeux est que notre enfant devient plus autonome, plus calme, le stress s’envole… en un mot, il redevient lui-même, épanoui ! Il n’a plus de stress extérieur (port du masque, regard des autres). L’école ne lui manque pas, il a des copains qu’il continue à voir régulièrement.
Pour mettre en place l’IEF, il faut avoir de la volonté, du temps, l’envie et surtout une raison d’avancer dans ce grand changement, dans le respect du ressenti de l’enfant !
Scolidaires.fr (petites annonces pour l’école à la maison)